Vous désirez suivre l’évolution de la consommation du cannabis au Québec?

L’Enquête québécoise sur le cannabis (EQC) peut être utile. L’outil existe depuis 2018, année de la première édition de l’enquête qui inclue la population des 15 ans et plus. Pour l’édition de 2022, la collecte des données a eu lieu du 2 février au 27 juin 2022. Voici des résultats partiels. Il faudra attendre le printemps 2023 pour la diffusion de tous les résultats.

Qui consomme le plus au Québec?

Depuis le début de la légalisation, la proportion de consommateurs de cannabis a augmenté de 5 %, soit plus de 1 % par an (14 % c. 19 %). Cette augmentation est significative. Par contre, entre 2021 et 2022, il n’y a aucun changement statistiquement notable dans les différents groupes d’âge, les femmes ou les hommes. S’agit-il d’une pause dans la progression du nombre de consommateurs au Québec? Un plateau prolongé dû à la fin de la «nouveauté légale»? Si ce scénario s’avère juste, l’industrie québécoise va devoir se battre encore plus durement pour obtenir SA place à la SQDC.

consommation de cannabis au Québec 1
Consommation de cannabis au Québec 1/2

Si on considère la consommation par tranche d’âge, on assiste à une confirmation de ce que le marché américain a déjà révélé. L’augmentation de la consommation provient des «plus vieux». Les deux seuls groupes d’âge dont la consommation a augmenté sont les 35-54 ans et les 55 ans et plus. Dans le cas où cette tendance se poursuivrait, elle pourrait avoir un impact sur la communication des marques. Avec des nouveaux clients plus vieux, Martha Stewart est une porte-parole plus indiquée qu’une influenceuse de 22 ans. Le Journal de Montréal titrait d’ailleurs cette semaine un article du journaliste Louis-Antoine Lemire:
«Martha Stewart: pas d’âge pour être sexy»

Consommation de cannabis au Québec
Consommation de cannabis au Québec 2/2

Fréquence de la consommation du cannabis au Québec

Pour l’année 2022, seulement 14% des consommateurs affirment avoir consommé tous les jours. Il s’agit du plus petit bloc de consommateurs. Le bloc le plus important, 42%, est constitué des consommateurs ayant consommé moins d’une fois par mois. Les occasionnels sont à 19% et les réguliers à 24%. Les habitudes de consommation se révèlent être stables depuis le début de la légalisation. 

La grande question que doivent se poser les PA qui ont le temps de penser à leur mise en marché est la suivante: quel bloc est le plus facile à courtiser? Tenter d’influencer un consommateur quotidien qui fréquente les groupes Facebook est, sans surprise, une tâche ardue, car ce bloc de consommateurs a «fait ses recherches». 

Type de consommateur de cannabis
Type de consommateur de cannabis

Le vapotage est de plus en plus populaire chez les jeunes

Le vapotage semble avoir un fort pouvoir de séduction auprès des blocs de consommateurs les plus jeunes.
Effet de nouveauté, meilleur dosage, saveurs qui plaisent? 

Une recherche de Santé Canada (2020) auprès de jeunes âgés de 13 ans à 19 ans nous apprend que:

  • La curiosité, le goût attrayant, le désir de s’intégrer, le désir d’être cool, les influences sociales et le stress sont les principales raisons évoquées par les jeunes essaient qui vapotent de la nicotine.
  • L’intensité du buzz de la nicotine serait la « meilleure chose au sujet du vapotage » selon les jeunes consultés.
  • L’influence des pairs est réelle. 
  • Le vapotage régulier est une conduite sociale visible en salles de classe, dans les toilettes et dans la cour de l’établissement scolaire.

Pour en savoir plus sur les différences entre la consommation du cannabis et du tabac sur les poumons, vous pouvez consulter l’épisode #114 de toPot intitulé Tabac vs cannabis, c’est quoi la différence pour les poumons?

Proportion de la population qui a vapoté


Le principal écart à retenir dans l’étude québécoise? 

Le vapotage de cannabis pour le bloc des 15-17 ans est passé de 24,5% à 70,2%. C’est ÉNORME!
Est-ce que ce vapotage à une influence sur la réussite scolaire? Impossible de la savoir pour l’instant. 

Bon Stock va suivre l’évolution de ce dossier qui symbolise, à tort ou a raison, le «modèle québécois» du cannabis. 

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