Vous avez déjà entendu que consommer du CBD pourrait diminuer ou moduler l’effet du THC? Rien de scientifique et davantage une légende urbaine? Et bien, une équipe de chercheurs s’est intéressée à la question. Leur conclusion est que le CBD ne module pas l’effet du THC … Ouch.

Le titre de la recherche est Le cannabidiol rend-il le cannabis plus sûr ? Un essai croisé randomisé, en double aveugle, sur le cannabis avec quatre rapports CBD:THC différents.

L’étude tentait de déterminer  si le dosage du CBD pouvait réduire, symétriquement, les effets du THC.  Il s’agissait d’un essai randomisé en double aveugle, au sein d’un même sujet, sur différentes formulations CBD-THC.  

[Jusqu’a très récemment, on a cru qu’un cultivar capable d’exprimer un taux élevé de THC allait forcément produire des traces de CBD.  Davoud Torkamaneh, le chercheur de l’Université Laval, utilise l’analogie du commutateur. ON, le THC est fort, OFF, le CBD est faible. Vous voyez ce commutateur? Et bien, ce n’est pas le bon, dit-il. Le bon concept, c’est le rhéostat, le variateur, le dimmer quoi.]

Des dosages différents

Le protocole de l’expérience exige quatre dosages différents de CBD et de THC.
Le cannabis vaporisé contenait 10 mg de THC et  0, 10, 20 ou 30 mg de CBD.

46 volontaires sains, consommateurs occasionnels de cannabis âgés de 21 à 50 ans, ont participé à l’étude. Pour connaitre l’effet de la dose, les sujets participants ont été évalués avec le test Hopkins Verbal Learning Task.

Sélection des candidats Article Bon Stock
Sélection des candidats

Le test demande aux participants de mémoriser une liste de mots. 

On teste ensuite pour un rappel immédiat et 20 minutes plus tard pour un rappel différé. Les participants ont également été soumis à l’Échelle des symptômes positifs et négatifs (ESPN).En anglais : Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS). C’est une échelle qui permet de mesurer la sévérité des symptômes chez les patients atteints de schizophrénie

L’objectif consistait à mesurer des écarts avant-après avec des outils scientifiques fiables. L’intention n’était pas de prouver une relation entre le cannabis et des troubles schizophréniques.

D’autres tests furent également utilisés, dont celui dit des «réponses agréables». Il consiste à demander aux participants de noter leur appréciation d’un morceau de chocolat noir ou au lait et d’une pièce musicale de leur choix.

Le déroulé de la recherche Article Bon Stock
Le déroulement de la recherche

Résultats surprenants

Et alors? 
Rappelons que pour chacune des quatre formulations,  la quantité de THC restait la même. 

  • Les effets furent similaires, quel que soit le ratio THC/CBD. 
  • La moitié des participants ont vu leur  score PANSS augmenter de trois points, peu importe le ratio, et sans différence significative entre les ratios. 
  • Les pensées psychotiques? Elles ont augmenté sans différence, quel que soit le ratio.
  • L’euphorie? Le buzz? Pareil quel que soit le ratio CBD / THC. 
  • Le cœur battait plus fort chez tous les participants, mais sans augmentation de la pression sanguine ou de la température corporelle.

Les autres principaux enseignements de la recherche

La consommation de doses conjointes de CBD et de THC n’a aucune influence sur les déficiences cognitives ou les symptômes psychotiques mesurables. La gamme des doses de CBD n’a pas influencé les effets subjectifs agréables (musique et chocolat). La mesure des effets du THC sur les performances cognitives et les symptômes psychotiques est solide. Le design de l’expérience permet d’affirmer que l’absence de l’effet modulateur du CBD serait statistiquement fiable.

💡Le Bon Stock💡

Ce type de recherche ne fait que débuter. La relation entre le CBD et le THC, c’est l’équivalent du «croustillant à l’extérieur et moelleux à l’intérieur» dans l’alimentaire. Et les terpènes? Là aussi, tout est à faire. L’industrie du parfum serait la bienvenue avec son marché mondial de 32 milliards $US en 2020… 

Photo de Alexey Ruban sur Unsplash

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