Au Canada, il est impossible de savoir ce que pensent réellement les politiciens de la légalisation du cannabis. Au Québec, il y a unanimité… Il est urgent d’attendre avant d’agir. Même Éric Duhaime, le candidat le plus à droite, ne veut surtout pas toucher à la SQDC. Du privé partout, de l’école à la SAQ, mais à la SQDC, tout est parfait. 

On pourrait s’amuser d’une telle situation si la survie de l’industrie n’était pas en cause. Ici, le mot industrie masque la réalité. Ce sont des humains qui souffrent et qui perdent leurs emplois. Ce sont les investisseurs privés qui voient disparaitre leur argent. 

De l’Atlantique au Pacifique, des millions de personnes s’interrogent sur les motivations des législateurs provinciaux et fédéraux. Sans jamais rien y comprendre. Sans jamais avoir des réponses.

Le jeune gouverneur (43 ans) de la Floride, Ron Desantis, ouvre une fenêtre sur la pensée de nos dirigeants :

L’État «devrait faire payer ces gens là plus chers», a déclaré DeSantis aux journalistes il y a quelques jours. «Je veux dire, ce sont des licences très précieuses», a déclaré le gouverneur. «Je leur ferais payer un bras et une jambe. Je veux dire, tout le monde veut ces licences.»

DeSantis veut extraire le maximum d’argent de l’industrie du cannabis. Qu’elle offre un service essentiel n’y change rien. Les 800 000 patients de la Floride autorisés à consommer du cannabis médical n’auront qu’à payer plus cher, forcément.

Flash Floride

  • 460 dispensaires de cannabis médical.
  • 22 opérateurs autorisés sur les 44 du projet initial.
  • En 2015, un permis de vente de cannabis médical coutait ± 60 000 É.-U. $.
  • Le renouvèlement, aux deux ans, coute 60 000 É.-U. $.

«Pourquoi ne saisirions-nous pas l’occasion de faire de l’argent pour l’État en fonction de cela?» a déclaré M. DeSantis. «Mais je pense que cela nécessiterait un changement statutaire (par la législature), et je ne pense pas que c’est quelque chose que nous pourrions simplement faire par une règle administrative.»

Le gouverneur de la Floride n’a pas tort.

La loi de 2017 limite le montant que le gouvernement peut charger aux entreprises pour leurs licences et les renouvèlements. Techniquement, l’État peut facturer des frais uniquement pour couvrir les couts d’administration du programme. Bien que la loi permette également de créer des droits de licence supplémentaires, ils devront servir seulement pour couvrir les couts du programme. Cela ne semble pas être la motivation première de M. DeSantis.

Candidats noirs? C’est plus cher!

La loi de 2017 de la Floride réservait des licences pour des candidats noirs. Tel qu’exigé par le ministère de la Santé, les candidats noirs ont du payer 146 000 É.-U. $ pour participer au concours pour obtenir cette licence… Pour l’instant, il y a un opérateur noir sur les 22 qui sont actifs en Floride.

La Floride charge déjà plus que tous les autres États américains pour les licences qu’elle vend au compte goutte. Sa population vieillissante et fortunée ainsi que son potentiel touristique (100 millions de visiteurs par an) séduit l’industrie du cannabis. La Floride croit qu’elle vend les «licences les plus précieuses au monde». Il est vrai que pour ce prix, l’État ne pose aucune limite sur le nombre de points de vente pour chaque licence.

Le gouverneur DeSantis dit-il tout haut ce que les dirigeants politiques canadiens n’osent pas révéler? Ces «gens là» s’entendraient bien… Ils pensent à l’argent avant de penser aux patients. 

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